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L’iaidô est un art martial d’origine japonaise se focalisant sur l’acte de dégainer le sabre et de trancher en un seul mouvement. Plus exactement, le but est d’exécuter une technique, avant l’adversaire, choisie en fonction du lieu et du contexte de la situation. Tout comme pour les autres budô, cette discipline se focalise principalement sur la perfection des mouvements et la démarche spirituelle (influence du zen), l’efficacité technique, quant a elle, devient de plus en plus importante au fur et à mesure que le pratiquant augmente en grade. Depuis quelques années, certains sensei japonais prônent une démarche plus offensive, dirigée vers un iaidô de “combat”, plus proche du iaijutsu.


Technique

Le sabre se porte et se tient de la même façon que l’on soit droitier ou gaucher. La main droite et la main gauche ont chacune un rôle particulier qui n’est pas directement lié au fait que soit la main dominante ou non. Il existe d’ailleurs des sabreurs gauchers : par exemple Saito Hajime.

La coupe en iai est perçue comme rapide car le peu de force apparente que nécessite le retrait du sabre tout au long de la saya (ou fourreau) augmente la vitesse. L’iaidô ne nécessite pas ou peu de force, si ce n’est celle nécessaire au maintien du sabre, car la longueur du katana ou shinken (lame d’environ 75 cm) ajoutée à la longueur d’un bras font que l’extrémité de la lame se déplace très vite et c’est cette extrémité (le dernier 1/3) qui sert à trancher. Or le katana pèse entre 1 et 1,5 kilogramme et se déplace à grande vitesse, il faut donc le maintenir assez fermement pour que l’inertie ne le fasse pas partir.

La main exerce une prise au-dessus du sabre (le pratiquant est toujours derrière son sabre, seul rempart contre une attaque), les doigts servant au “déroulé” et au maintien; un samuraï ayant failli, se coupait une phalange de l’auriculaire droit en expiation et l’offrait à son daimyo ou shogun, il lui devenait donc extrêmement difficile de se battre, ce doigt étant extrêmement important pour saisir un objet (en l’occurrence la poignée du sabre, cependant cela est valable pour tout manche d’outil). Ce rituel d’automutilation se nomme yubitsume.

L’entrainement se fait avec un iaito ou un bokken afin de pas abîmer son katana ou son shinken; on utilise une saya d’entrainement si l’on possède un katana.

Le wakizashi et le katana forment le daisho. Le wakizashi est un sabre court manié d’une seule main, les samouraïs ne pouvaient garder le katana à l’intérieur d’une maison car trop long pour se battre efficacement.

Le keikogi du iaidôka est composé d’un gi en coton, d’un hakama, d’un obi (d’une largeur de 13 à 14 cm); on peut porter des tabi. La couleur « historique » est le blanc, couleur du deuil et de la mort au Japon mais beaucoup de iaidôka portent le bleu car pratiquant aussi le kendo, le noir est aussi utilisé ainsi que le panachage de ces trois couleurs; toutefois le gris, le marron, le vert ainsi que les obis rouges et blancs (dans ce cas très larges > 14 cm) sont réservés par tradition aux sensei japonais.

Il n’y a aucune notion de grade (kyu et dan) dans le choix des couleurs.


Description

Le terme iaidô est composé de trois kanjis signifiant approximativement :

  • vivre, exister (i)

  • l’harmonie, l’union (ai)

  • la voie (dô)

Iaidô peut donc se traduire par « la voie de la vie en harmonie », ou « exister en union avec la voie ». Le préfixe « i » peut aussi être interprété par le chiffre 1, l’unité : La voie de l’unité de l’individu, en lui-même pour être « bien dans sa peau » et avec les autres : adversaire pour le vaincre, société pour la servir. En fait, son integrité bio-psycho-sociale.
L’essentiel de la pratique de l’iaidô consiste en l’apprentissage et l’exécution de kata, séquences de mouvements précis, s’exécutant la plupart du temps seul et correspondant à un scénario. Certaines écoles proposent des séries de kata à deux. Ces formes constituent autant de supports à l’enseignement et permettent la transmission de l’ensemble des techniques d’une école.

Les katas se composent à la base des quatre mêmes étapes :

  • dégainé et première coupe (nukitsuke ou nukiuchi)

  • coupe principale (kiri oroshi)

  • nettoyage de la lame (chiburi)

  • rangement de la lame dans le fourreau

On distingue aussi une partie importante propre à de nombreux kata : furikabutte, l’action de « brandir le sabre ».

De nombreuses variantes, coupes, frappes d’estoc, frappes avec la poignée du sabre, sont ajoutés dans certains kata. Les kata démarrent soit debout (tachi iai), soit à genoux au sol (seiza), soit dans une position avec un seul genou au sol (tate hiza).

Ces kata doivent être « habités » par le pratiquant, et induisent des notions fondamentales propres à tous les bud? :

  • zanshin : la vigilance active. Le ressenti, la perception de l’environnement,

  • seme : la menace, construction de l’attitude exprimant la capacité de réaction instantanée,

  • metsuke : le regard global, non focalisé, perception visuelle large,

  • kokoro : le cœur, l’esprit, l’audace, l’honnêteté, la sincérité (terme difficilement traduisible).

L’entraînement au iaid? peut se qualifier de pratique individuelle - collective.

Individuelle, car sans partenaire direct, hormis dans la situation virtuelle du kata. Intellectuellement, c’est principalement un travail approfondi sur la concentration. Physiquement, sous des aspects souvent calmes, l’entraînement - surtout pour les départs en seiza (à genoux) ou tate hiza (un genou au sol, assis sur le talon de la même jambe) - fait intervenir des muscles puissant des jambes - fessiers, adducteurs, psoas iliaque, jumeaux, ischio-jambiers, gourmands en énergie, ainsi que toute la ceinture abdominale, à partir de positions en flexion maximum, fourni un effort propre à l’endurance et la puissance (force-vitesse). Cette pratique bien menée ne provoque aucun traumatisme, et peut se poursuivre sans problème jusqu’à un âge avancé, avec toutefois une réserve pour les genoux. On note en effet que certaines écoles exigent le port de protections type genouillères, lors de la pratique des kata notamment.

Collective, car l’exercice d’apprentissage demande un rythme spécifique pour chaque niveau d’étude et pour chaque école. Ce rythme, ce déploiement collectif d’énergie, appelé ki awase, porte le pratiquant, bien au-delà du stade où il aurait arrêté s’il était seul. De plus, l’exercice consistant à suivre exactement le rythme du professeur ou d’un élève avancé, fait partie de l’étude dans l’objectif de la mise en harmonie instantanée indispensable lors d’un duel (i - unité, ai - harmonie).

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